Déplacement – 3ème partie a été expérimenté pour la première fois au Kunstenfestivaldesarts, en mai 2017, lors d’un atelier de 5 jours réunissant une vingtaine de femmes d’âges et d’horizons différents. Déplacement – 3ème partie s’invente en dialogue avec les structures invitantes.
J’imagine un groupe de femmes habillées en noir avec un très léger voile blanc qui nous regardent, qui souhaitent nous arrêter par leur regard. Et là, peut-être un mouvement naîtrait, un signe des mains, une invitation à manifester ou encore une demande à l’aide, un arrêt de la violence ou le V de la victoire, un adieu ou une capitulation. Ou peut-être tout à la fois. Après avoir travaillé dans les deux parties de Déplacement sur le corps syrien, ses traditions et son positionnement actuel, je souhaite créer une danse pour un groupe de femmes amateurs et mettre ainsi en lumière les voix de femmes qui portent en elles des signes révolutionnaires pacifiques.
Dans mon travail, je parle d’une communauté, d’un peuple. J’ai donc envie de travailler avec des corps amateurs pour être au plus près de la réalité de ces gens dont je parle. Cette fragilité de leurs corps quotidiens est une force dans ce contexte parce qu’elle est réelle, parce qu’elle part de la vie et parce qu’elle peut donc parler de la vie. Tout le monde peut avoir vécu ou a des références de déplacement, d’exil, de guerres, de reconfiguration de l’identité, les questions dont je parle sont universelles. C’est avec l’identité de chacune que ma recherche s’orientera.
Mithkal Alzghair